Chauves-souris d’Halloween
Considérées comme apeurantes, elles donnent la frousse aux enfants
Selon Conservation de la nature Canada, les espèces comme les chauves-souris donnent la frousse à l’Halloween. Mais elles sont avant tout incomprises, et plusieurs doivent être protégées.
Aujourd’hui 31 octobre, les images d’Halloween sont omniprésentes. Les espèces considérées apeurantes qu’on y associe, comme les chauves-souris, les loups, les hiboux, les corbeaux, les araignées et d’autres animaux, en font partie plus souvent qu’à leur tour.
Ces espèces mal comprises
Conservation de la nature Canada (CNC) est voué à la conservation des milieux naturels. L’organisation nationale tient cependant à rappeler que cela nuit à la compréhension de ces espèces et de leur droit d’exister.
CNC invite la population à en apprendre plus sur les mythes associés à ces espèces mal comprises. Cela tout en encourageant les enfants à se déguiser et à faire le tour de leur voisinage pour récolter des bonbons.
L’organisme à but non lucratif espère ainsi que l’éducation permettra de transformer les craintes à l’égard de ces espèces. Les transformer en un réel souci pour leur survie et le désir de soutenir des travaux de conservation de terres privées.
Espèces en péril
« C’est vraiment triste de constater que plusieurs de ces espèces sont tout simplement incomprises. Au lieu de les craindre, nous devrions avoir peur pour elles puisqu’elles sont nombreuses à être en péril ou même en voie de disparition. Plusieurs populations de chauves-souris, par exemple, ont connu d’énormes pertes. Le problème, c’est que si les gens en ont peur, ils peuvent avoir du mal à comprendre pourquoi nous devons les protéger ou, pire encore, être ouvertement hostiles à ces animaux qui essaient tout simplement de survivre. »
– Claude Drolet, chargé de projet à l’intendance des terres à CNC
Espèces mal comprises et souvent craintes
En cette période de l’année, les films, costumes et décorations présentent des images qui vont de mignonnes à terrifiantes. Avec en avant plan des représentations d’espèces communément mal comprises et souvent craintes.
Les légendes entourant les hiboux, les chouettes, les chauves-souris, les vampires, les loups et les loups-garous font d’excellentes histoires de peur. Toutefois, Claude Drolet estime qu’avec le temps, ces images d’épouvante ont contribué aux stéréotypes négatifs et empreints de crainte dont souffrent certains animaux.
« Nous avons tendance à craindre ce avec quoi nous n’avons pas d’interaction. Bon nombre de ces espèces, comme les hiboux, les chouettes et les chauves-souris, sont nocturnes. Comme ces animaux sont actifs la nuit, nous n’avons pas la chance de bien les voir et d’apprendre à les connaître et à les apprécier. »
– Claude Drolet
Leur conservation est préoccupante
Plusieurs de ces espèces ont mauvaise presse et sont présentées sous un angle négatif. Cela arrive à un moment où leur conservation est préoccupante à l’échelle nationale et mondiale.
La petite chauve-souris brune en est un exemple. L’infection fongique mortelle dont elle est victime se déplace vers l’ouest à travers l’Amérique du Nord et est maintenant présente en Saskatchewan. Jusqu’à présent, elle a déjà décimé plus de 90 % des populations de petites chauves-souris brunes dans l’est du Canada. Le loup de l’Est est aussi désigné menacé au Canada.
Selon Claude Drolet, CNC protège des habitats essentiels à certaines de ces espèces pour leur assurer un endroit où vivre. L’organisme cherche aussi à dissiper certains mythes et à favoriser une meilleure compréhension du public à leur sujet. Les chauves-souris sont un bon point de départ.
La faute aux vampires
« C’est aux histoires de vampires que nous devons notre crainte des chauves-souris. L’un des principaux mythes à leur sujet est qu’elles sucent le sang. Or, aucune des 18 espèces de chauves-souris du Canada ne se nourrit de sang. Toutes sont insectivores et se délectent d’insectes, incluant certains qui n’ont pas la faveur du public comme les maringouins. Si vous n’aimez pas ces petits suceurs de sang, vous devriez aimer les chauves-souris! »
Les espèces nocturnes ont mauvaise réputation
Certains hiboux et chouettes, comme l’effraie des clochers et le hibou des marais sont aussi en difficulté. Comme tant d’espèces nocturnes, les hiboux et chouettes ont injustement mauvaise réputation.
« Leurs grands yeux ronds leur donnent un air inquiétant. Leurs cris lancinants et leur vol silencieux leur confèrent une présence fantomatique et ne font que contribuer à leur mystère. Malgré cette image, les hiboux et les chouettes sont des acteurs très utiles de nos écosystèmes. Ils font un travail aussi utile que redoutable pour contrôler les populations de rongeurs et jouent un rôle clé dans les écosystèmes forestiers. Malheureusement, nombre de nos hiboux et chouettes sont en déclin. »
– Claude Drolet
À l’heure actuelle, CNC protège et gère des habitats qui abritent plus de 200 espèces en péril au Québec. Sans protection, ces plantes et animaux risquent de disparaître.