Atelier de débitage
Boucherie et boucher s’accusent mutuellement
Rien ne va plus entre l’employeur Éric Boucher et Jean-François Bujold embauché par Boucherie J-C Fortin pour opérer un atelier de débitage de gros gibier dans les locaux loués à Frédéric Jean.
Ni l’un ni l’autre ne se parle depuis que Frédéric Jean a décidé le 30 octobre dernier de mettre un terme à la location, mettant ainsi fin aux opérations d’un atelier de débitage de gros gibier à cet endroit. Pis encore, Boucher et Bujold s’accusent mutuellement : l’un d’avoir perdu environ 10 000$ à la suite de la démission de son employé qui s’est soldé conséquemment par la fermeture de la boucherie; l’autre d’avoir perdu son salaire, sa prime d’éloignement (Bujold habite près de La Tuque], son chômage, son 4 pour cent et des effets personnels qui ont été laissés sur place après qu’on lui eut demandé de quitter les lieux.
Joint au téléphone le 15 novembre, Éric Boucher a tenu à s’exprimer sur les opérations de boucherie qu’il a mené à distance depuis la Mauricie. Le potentiel de développement de l’ancienne boucherie de Saint-François était attrayante d’aventure. Il a dû toutefois déchanter, alors que, selon lui, son employé a «démissionné» en cours de mandat. Il a bien tenté de le remplacer, amenant même un candidat avec lui à Saint-François. Cette tentative a échoué, Bujold étant toujours dans les parages. Finalement, c’est Frédéric Jean qui a mis fin à l’atelier de débitage dans les locaux de la boucherie.
Des connaissances
Éric Boucher et Jean-François Bujold se connaissaient au départ, mais visiblement pas au point de se douter qu’en envoyant Bujold à Saint-François, l’opération allait tourner au vinaigre. Alors qu’il s’attendait à réaliser un chiffre d’affaires d’une dizaine de millier de dollars, une somme qui lui aurait permis de se rendre aux fêtes et d’opérer un service comptoir de vente au détail, il a plutôt essuyé une perte nette. La décision du promoteur venant mettre un terme à l’aventure. Il reproche d’ailleurs au locateur de s’être immiscé dans les opérations de la boucherie.
Une version différente
Devant l’ampleur de la tâche, Bujold a peut-être craqué en étant laissé à lui-même au moment où les bêtes s’accumulaient dans l’espace réfrigérée. Selon nos informations, jusqu’à 38 orignaux auraient été apportés à l’atelier de débitage. C’est du moins ce que laissent paraître ses agissements dans le village de Saint-François pour retrouver ses deux chiens qui s’étaient sauvés de la boucherie où il avait élu temporairement domicile, dormant à l’intérieur sur un hamac. Selon des témoins qui ont échangé avec lui, l’individu démontrait un comportement bizarre, et semblait à tout le moins désemparé. L’Écho de Saint-François a pu s’entretenir avec Jean-François Bujold le 16 novembre.
«Il n’y avait aucune stabilité là [boucherie]. Moi, j’étais tout seul en plus pour travailler alors qu’on aurait dû être 5. Ils ont fermé la boutique et ils m’ont dit de m’en aller. Il a fallu que je parte. En plus, là je suis dans la m… Il n’y a plus une cr… de cenne qui entre. J’ai des enfants, lance-t-il en désespoir.»
D’autant qu’il affirme avoir tenté de récupérer sans succès des objets laissées sur les lieux, tels des couteaux de boucherie, un vêtement de travail, des jouets appartenant à ses enfants et un hamac.
«Moi, je me suis retrouvé perdant d’un bout à l’autre. Moi, j’étais juste un employé.»