Projet de relance d’une boucherie
Frédéric Jean estime s’être fait avoir comme un enfant d’école
Pour avoir fait confiance à un commerce qu’il jugeait de bonne réputation et bien établie à Saint-Étienne-des-Grès en Mauricie, le promoteur Frédéric Jean a mis en péril son projet de relance d’une boucherie avec permis de débitage. Un commerce de proximité qu’il juge toujours nécessaire à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.
C’est à la suite de faits constatés par Frédéric Jean, propriétaire des locaux de la boucherie depuis la faillite de l’ancien propriétaire, qu’il a pris la décision de mettre fin à la location accordée à la Boucherie J-C Fortin pour des opérations de débitage cet automne à l’attention des chasseurs de gros gibiers.
« J’ai mis le locataire dehors parce que ça ne faisait pas mon affaire, a déclaré Frédéric Jean au journaliste de L’Écho de Saint-François alors qu’il était questionné sur le cafouillage [le terme est du journaliste] des orignaux laissés en consigne pour débitage par des chasseurs. Une histoire qui a fait tellement jaser dans la communauté depuis deux semaines qu’elle est devenue plus grosse que les bêtes apportées pour débitage.
Selon les faits fouillés par le journaliste, la viande de certaines carcasses d’orignaux, au départ «une denrée très périssables qui peut contenir des microorganismes responsables de toxi-infections alimentaires» selon une fiche d’information du MAPAQ à l’intention des exploitants, aurait subi les avaries du temps et d’un entreposage inadéquat dans le local frigorifique de la boucherie.
Dépêché sur les lieux le lundi 30 octobre à la demande d’un chasseur qui avait été alerté comme tous les autres, une dizaine au total, par Frédéric Jean, Simon-Pierre Houde a pu constater que la viande présentait des anomalies.
«Quand tu ouvres la viande et que ça sent mauvais, t’as pas besoin d’être un inspecteur pour constater ça». Seule une carcasse qu’il a jugé pouvant être travaillée a été transportée dans les installations de débitage détenues dans la même localité par Simon-Pierre Houde.
Des faits contestés
Frédéric Jean conteste les faits. S’il a bien demandé l’intervention d’un équarisseur, une entreprise de Sainte-Claire, il l’a fait pour récupérer des têtes et des os et non de la «viande avarié» (c’est le terme qu’il a utilisé durant l’échange avec le journaliste). Un terme qu’il ne veut toutefois pas entendre être prononcé de crainte de voir entaché son projet de relance.
Grâce aux agents de la Faune du bureau de Montmagny qui ont été dépêchés sur les lieux à sa demande, Frédéric Jean pu retracer chacun des chasseurs avec leur numéro de téléphone.
« Je les ai appelés. Ils sont venus chercher leur carcasse », corrige-t-il. Aussi, d’autres chasseurs ont pu récupérer leur viande ensachée sous vide.
« Ceux qui ont reçu leur viande étaient, dit-il, satisfaits de leur service. Sauf que moi, je n’étais pas satisfait de la manière que s’était menée », tranche-t-il.
La police et le MAPAQ ont également été appelés sur les lieux. Seul le MAPAQ pourrait émettre une «petite amende», car la Boucherie J-C Fortin opérait, selon Frédéric Jean, son atelier de débitage à forfait sans avoir au préalable un permis du MAPAQ.
Boucherie J-C Fortin mis en cause
Frédéric Jean a, selon l’information transmise, mandaté ses procureurs pour entamer une poursuite au civil à l’endroit de Éric Boucher et Boucherie J-C Fortin portant sur un loyer impayé et une atteinte à sa réputation.
«Moi, je ne suis pas boucher. J’ai loué ça [boucherie] à du monde compétent. Qui se disait compétent. Il reproche par ailleurs au locateur, Éric Boucher, d’avoir embaucher un «cabochon» pour assurer le débitage dans les anciens locaux de la boucherie.
« J’ai fait tout ce que je pouvais pour pas me faire f… . Ça fait 31 ans que je suis en affaire. Pis là je me fais avoir comme un enfant d’école », laisse-t-il tomber au terme de cette saga.