Pénurie de main-d’oeuvre
De lourdes pertes pour le secteur manufacturier en raison de la pénurie de main-d’oeuvre
Le secteur manufacturier au Québec a laissé sur la table dans la dernière année pas moins de 7G$. La raison: la pénurie de main-d’oeuvre qui persiste dans ce secteur.
De ce nombre, 4G$ représentent des pertes entrainées par des contrats refusés et des retards accumulés et 3G$ constituent des pertes résultant d’investissements retardé ou annulé.
Ce portrait alarmant est tiré du sondage annuel mené par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) auprès de 300 entreprises. Le sondage visait à documenter l’état de la pénurie de main-d’oeuvre et ses conséquences au Québec en 2022.
Ainsi, 98 % des entreprises sondées affirment avoir des postes vacants et recensent en moyenne 42 postes à combler par entreprise. Le manque de main-d’œuvre est une problématique généralisée dans le secteur manufacturier.
Pénurie de main-d’oeuvre: de graves répercussions pour l’économie québécoise
Donc en 2022, près d’une entreprise manufacturière sur trois (30%) a pensé déménager une partie de ses activités à l’étranger ou donner davantage de contrats à l’étranger. La majorité d’entre elles ressent les conséquences de la pénurie de main-d’oeuvre en constatant des retards de livraison (82%), une augmentation des coûts (73%) et une insatisfaction des clients (62%).
Des employés fragilisés en raison de la pénurie de main-d’oeuvre
La santé mentale sur les employés est fragilisée. En effet, 50% des entreprises soutiennent que la pénurie de main-d’œuvre a des conséquences sur la santé mentale des employés. Aussi, 21% ciblent même la santé mentale comme la conséquence la plus importante. Une conséquence inattendue qui s’ajoute aux impacts économiques chiffrés.
Un fossé qui continue de se creuser
Au deuxième trimestre de 2022, il y avait 31 985 postes vacants dans le secteur manufacturier québécois en comparaison à 30 720 au premier trimestre de la même année, selon les données de Statistique Canada.
Le secteur manufacturier en Chaudière-Appalaches
Les secteurs comptant le plus de postes à combler sont la fabrication :
- de matériel de transport
- de machine
- d’aliments.
Bien que la pénurie de main-d’oeuvre soit ressentie partout au Québec, les grandes régions manufacturières les plus touchées sont :
- Montérégie
- Chaudière-Appalaches
- Montréal.
Des emplois à difficiles à combler, malgré des salaires compétitifs
Les postes vacants à salaire compétitifs sont les plus nombreux à souffrir de la pénurie de main-d’oeuvre. En effet, 50% des postes à pourvoir au sein des entreprises manufacturières se trouvent dans la tranche salariale de 20 à 29$/h. Néanmoins, les postes les moins bien rémunérés demeurent les plus difficiles à combler.
Recrutement de travailleurs immigrants temporaires
Une majorité de 70% des manufacturiers interrogés se tourne vers le recrutement international. Ils comptent ainsi pallier leurs besoins de main-d’oeuvre. Ils y voient une solution à la pénurie de main-d’oeuvre.
Toutefois, les entreprises identifient plusieurs obstacles au recrutement de main-d’œuvre étrangère soit la complexité des processus, les délais et les coûts et le manque de ressources pour accueillir les travailleurs étrangers.
Près de la moitié (45%) des entreprises manufacturières sondées sont d’avis que le recrutement international et la hausse des seuils d’immigration devraient faire partie de la solution à la pénurie. Enfin, six entreprises sur dix sont d’avis que le gouvernement du Québec pourrait en faire beaucoup plus pour aider à régler le problème de pénurie de main-d’œuvre.
Un frein à la croissance
« La pénurie de main-d’oeuvre demeure le plus grand frein à la croissance internationale des manufacturiers québécois. La pénurie devient un goulot d’étranglement dans nos chaînes d’approvisionnement, un frein à l’investissement technologique qui permet notamment de décarboner notre industrie et elle limite notre capacité à développer de nouveaux marchés. On demande au gouvernement du Québec d’en faire une priorité et d’activer tous les leviers qui sont à sa disposition afin d’appuyer les manufacturiers. On peut penser à la hausse des seuils d’immigration, favoriser le passage des travailleurs étrangers temporaires vers l’immigration permanente, accélérer l’automatisation et la robotisation, hausser le nombre de manufacturiers qui bénéficient de programmes de formation. Nous sommes à l’aube d’une récession, le gouvernement doit faire de la pénurie de main-d’œuvre une priorité et en faire plus, plus vite, pour appuyer les entreprises manufacturières, les piliers de notre développement économique ».
– Véronique Proulx, présidente-directrice générale, Manufacturiers et Exportateurs du Québec
Le sondage et les actions de recrutement dans la MRC de Montmagny
Le rapport complet concernant les résultats du sondage sur l’état de la pénurie de main-d’œuvre et ses conséquences au Québec en 2022.
Les actions de recrutement dans la MRC de Montmagny sont constantes depuis plusieurs années.