Régionalisation de l’immigration
Un déficit de 18 000 immigrants pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre au Québec
À moins d’un important changement concernant la régionalisation de l’immigration, le déficit annuel prévisible pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre atteindra près de 18 000 immigrants au Québec. C’est ce que laisse voir l’étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Le manque d’employés touche l’ensemble du Québec. Il s’avère particulièrement plus aigu dans les régions se situant en dehors de Montréal, notamment en raison du déficit d’accueil de nouveaux arrivants. Pour la seule région Chaudière-Appalaches, le déficit annuel prévisible de main-d’oeuvre est de 1 535 et le déficit prévisible 2021-2025 est de 7 675.
Déficits de main-d’œuvre prévisibles sans régionalisation de l’immigration – Régions en déficit
Régions administratives du Québec en déficit prévisible | Déficit annuel prévisible | Déficit prévisible 2021-2025 |
Capitale-Nationale | 659 | 3 295 |
Montérégie | 4 845 | 24 225 |
Estrie | 261 | 1 305 |
Outaouais | 587 | 2 935 |
Laurentides | 2840 | 14 200 |
Lanaudière | 2 186 | 10 930 |
Mauricie | 971 | 4 855 |
Centre-du-Québec | 901 | 4 505 |
Chaudière-Appalaches | 1 535 | 7 675 |
Saguenay-Lac-Saint-Jean | 1 072 | 5 360 |
Bas-Saint-Laurent | 724 | 3 620 |
Abitibi-Témiscamingue | 541 | 2 705 |
Côte-Nord/Nord-du-Québec | 426 | 2 130 |
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine | 440 | 2 200 |
TOTAL | 17 988 | 89 940 |
Un enjeu économique
La régionalisation de l’immigration est un enjeu économique crucial. Le gouvernement du Québec doit poursuivre sa priorisation pour aider les PME aux prises avec la pénurie de main-d’œuvre.
La répartition fait défaut
Depuis des décennies on parle de régionalisation de l’immigration. Plusieurs stratégies et plans d’action ont été mis en place pour tenter de corriger cette tendance. Les résultats de l’étude de la FCEI illustrent que la répartition de l’immigration n’évolue pas. En effet, pour la période 2015-2019, en moyenne 75 % des immigrants ont choisi de s’établir dans la région de Montréal.
« Près de 37 000 immigrants choisissent Montréal, mais ça ne veut pas dire que la pénurie de main-d’œuvre y est réglée, au contraire. La métropole présente près de 80 000 postes vacants, mettant une pression énorme sur ses PME. Par ailleurs, le déficit en régions de 18 000 immigrants annuellement est inquiétant pour notre économie, surtout quand on considère les nombreux départs à la retraite qui s’en viennent. – François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
Régionalisation de l’immigration – Les PME en font une priorité et offrent des pistes d’action
L’étude fait également ressortir un constat frappant : pour les dirigeants de PME du Québec, il est urgent d’agir en faveur de la régionalisation de l’immigration. En effet, en janvier 2021, 59 % d’entre eux ciblaient cet enjeu comme étant une priorité pour assurer le développement économique des régions, tandis qu’en octobre 2022 la proportion s’établissait à 80 %. Ces données parlent d’elles-mêmes. Elles offrent un signal fort au gouvernement du Québec pour redoubler d’efforts sur ce dossier et répondre aux besoins de nos entreprises de toutes les régions.
Des défis liés à la régionalisation de l’immigration
La FCEI relève également les principaux défis liés à la régionalisation de l’immigration, que perçoivent les entrepreneurs québécois. Ceux-ci mentionnent :
- les formalités administratives et les délais de traitement des demandes (43 %),
- la disponibilité de logements et d’habitations (38 %) [Saint-François est aux prises avec une pénurie de logements pour accueillir les travailleurs étrangers]
- les coûts financiers associés à l’embauche de travailleurs étranger (27 %),
- l’accès à des organisations pour les aider à trouver les travailleurs étrangers répondant à leurs besoins (23 %).
Mesures privilégiées pour assurer le succès
Quant aux mesures privilégiées pour assurer le succès de la régionalisation de l’immigration, les dirigeants de PME citent :
- l’accélération de l’accès à la citoyenneté pour les immigrants s’installant durablement en région et répondant à un besoin du marché du travail (44 %),
- la réduction de la paperasserie et les délais au sein du ministère de l’Immigration (39 %),
- l’augmentation des seuils d’immigration pour répondre aux besoins du marché de l’emploi local et régional (35 %).
Faire de la régionalisation de l’immigration une priorité
« La régionalisation de l’immigration est un dossier névralgique et indispensable pour assurer un avenir économique prospère pour toutes nos régions. Le gouvernement du Québec doit le prioriser. Dans ce cadre, il faut d’un côté réduire les barrières à l’établissement des immigrants en régions, notamment en stimulant la construction de logements et en facilitant le maillage entre les immigrants et les entreprises. De l’autre côté, il est nécessaire de réduire la paperasserie, accélérer les délais et augmenter le seuil pour répondre aux besoins de nos régions. Nous offrons notre pleine collaboration à la ministre de l’Immigration et au gouvernement pour faire de la régionalisation de l’immigration une priorité et, surtout, une réalité.» – François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI
Pour consulter l’étude
Pour consulter l’étude : Régionalisation de l’immigration au Québec – Un déficit prévisible annuel de près de 18 000 immigrants pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre.