En manchette

Drapeau du Québec

Le fleurdelisé a 75 ans aujourd’hui

Drapeau du Québec – Le 21 janvier 1948, la province de Québec sous la gouverne de Maurice Duplessis posait un geste d’affirmation alors qu’un nouvel étendard remplace l’Union Jack au sommet de la tour de la maison du peuple. Québec devient alors la 2e province canadienne à se doter d’un drapeau après la Nouvelle-Écosse.

Le choix du gouvernement de l’époque est davantage une réponse à la demande du peuple québécois qui réclamait «un étendard officiel» qu’à un affront à l’endroit de la fédération canadienne. Le gouvernement Duplessis ne portait en lui aucunes prémices de menace pour le Gouvernement canadien.

L’historien Gaston Deschênes apporte son éclairage

«En consultant les journaux de l’époque, il apparaît pourtant très clair que le geste de Duplessis a été bien reçu à peu près partout, y compris dans les médias anglophones montréalais.

«Le chef de l’Opposition officielle et chef du Parti libéral, George Marler, député de Westmount, a lui-même rappelé l’unanimité de 1948: 

«Nous avons supporté le drapeau actuel, disait-il, parce que nous croyons qu’il répond mieux aux aspirations et aux traditions de la province que tout autre drapeau. Avant même que l’arrêté ministériel fut adopté, le fleurdelisé était passé dans la vie québécoise. L’arrêté ministériel n’a fait que consacrer une situation de fait.

« Les citoyens de langue anglaise, poursuivait M. Marler, ont concouru dans cette unanimité. […] Et il n’y a pas eu de voix discordante, sauf de la part de fanatiques dont l’opinion ne compte pas du tout.»

«Depuis ce temps, une belle unanimité s’est construite au moins chez les partis politiques. Si la fleur de lys a une «histoire corrompue» (ma traduction de l’expression utilisée par Mrs. Robinson, «tainted history»), il y a beaucoup de «corruption» au royaume du Québec: les unionistes qui ont adopté le drapeau, les péquistes qui l’ont mis dans la signature institutionnelle du Québec (décret du 21 décembre 1982) et les libéraux qui l’ont mis dans leur logo vers 1985.», – Gaston Deschênes, historien, dans Le drapeau du Québec et la presse écrite: quand l’historien en prend un coup

Un drapeau chéri

Au cours des années qui ont suivi, particulièrement celles de l’avènement du mouvement souverainiste des années ’60 et son apogée dans la décennie suivante, les québécois l’ont fait flotter au haut de leurs bras dans les réunions politiques et les grandes manifestations de la fête de la Saint-Jean.

Au sortir de la mouvance souverainiste après 2 échecs référendaires, le jour du drapeau du Québec a souvent été contraint à demeurer dans l’ombre par des gouvernements qui craignaient de voir se réveiller de nouveau la ferveur d’émancipation nationale du peuple québécois.

Est-ce le drapeau qui vieillit bien ou la nation québécoise qui gagne en maturité?

Aujourd’hui, en ce jour du 75e anniversaire, le fleurdelisé assume ce qu’il est pour tous les Québécois, leur drapeau national quelle que soit leur allégeance politique ou leur origine.

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